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Saint Jeanne Jugan : Fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres

Antoine 9 octobre 2025 14 min de lecture

Vous connaissez peut-être Cancelais célèbres, mais savez-vous qui était Jeanne Jugan ? Cette femme extraordinaire, née au bord de la mer en 1792, a révolutionné l’accompagnement des personnes âgées démunies. Son histoire vous réserve bien des surprises !

Un simple geste de charité en plein hiver 1839 va transformer sa vie et celle de milliers de personnes dans le monde. Jeanne Jugan deviendra la fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres, une congrégation qui existe encore aujourd’hui sur les cinq continents.

Mais attention, son parcours n’a pas été un long fleuve tranquille. Entre reconnaissance et mise à l’écart, entre humilité et injustice, sa vie ressemble à un véritable roman. Heureusement, l’Église a fini par lui rendre justice en la canonisant en 2009.

Vous voulez découvrir comment une simple servante bretonne est devenue sainte ? Vous êtes curieux de connaître l’héritage qu’elle nous a laissé ? Alors installez-vous confortablement, on vous raconte tout !

Les premières années d’une future sainte

Jeanne Jugan naît le 25 octobre 1792 à Cancale, dans une famille de pêcheurs bretons. Son père, Joseph Jugan, navigue au long cours tandis que sa mère, Marie Horel, élève leurs huit enfants. La petite Jeanne grandit face à la mer, dans ce port sardinier qui sent déjà l’aventure et le grand large.

Mais le destin frappe tôt : son père disparaît en mer quand elle n’a que quatre ans. Sa mère se retrouve seule avec sa nombreuse famille. La pauvreté s’installe durablement dans le foyer Jugan. Cette épreuve marque profondément la fillette, qui comprend très jeune ce que signifie le dénuement.

À quinze ans, Jeanne quitte Cancale pour Saint-Servan où elle trouve du travail comme domestique. Elle sert d’abord chez les demoiselles Lecoq, puis chez la comtesse de la Choue. Cette dernière, très pieuse, influence durablement la jeune fille. Jeanne développe une spiritualité solide et une dévotion particulière pour la Providence divine.

Pendant vingt-cinq ans, elle mène une vie simple de servante. Elle refuse deux demandes en mariage, pressentant peut-être que Dieu l’appelle ailleurs. En 1835, à 43 ans, elle s’installe avec deux autres femmes célibataires, Fanchon Aumont et Virginie Tredaniel, dans une petite maison rue du Centre à Saint-Servan (aujourd’hui Saint-Malo).

Ces trois femmes vivent ensemble dans la prière et la charité. Elles visitent les malades, secourent les nécessiteux et participent activement à la vie paroissiale. Mais Jeanne va bientôt poser l’acte fondateur qui changera sa vie et celle de milliers de personnes âgées abandonnées.

L’hiver 1839 : quand la charité change tout

L’acte qui transforme Jeanne Jugan en fondatrice se déroule par une froide soirée d’hiver 1839. En rentrant d’une quête de charité, elle découvre sur son passage une vieille femme aveugle et infirme, Anne Chauvin, qui grelotte dans l’escalier d’une maison.

Sans hésiter une seconde, Jeanne prend cette femme chez elle. Mais voilà le problème : l’appartement ne compte que deux chambres et trois habitantes ! La solution de Jeanne est radicale : elle cède son lit à la vieille dame et va dormir au grenier. Ce geste, apparemment simple, marque la naissance des Petites Sœurs des Pauvres.

Anne Chauvin ne repart jamais. Jeanne s’occupe d’elle comme de sa propre mère. Très vite, d’autres femmes âgées et démunies viennent frapper à leur porte. La petite communauté accueille chaque nouvelle pensionnaire avec le même empressement. Le bouche-à-oreille fonctionne et les demandes affluent.

Pour subvenir aux besoins croissants, Jeanne Jugan se transforme en ‘mendiante de Dieu’. Elle parcourt Saint-Servan et les environs avec son panier, sollicitant la générosité des habitants. Sa phrase favorite ? ‘Il faut faire très bon accueil aux petits vieux’. Cette maxime devient rapidement le leitmotiv de sa mission.

Rapidement, l’appartement devient trop petit. En 1841, la communauté déménage dans un ancien couvent. Les vocations se multiplient : de jeunes femmes rejoignent Jeanne pour se consacrer aux personnes âgées pauvres. L’œuvre prend une dimension que personne n’avait imaginée.

Naissance et développement des Petites Sœurs des Pauvres

La petite communauté de Saint-Servan a besoin d’une organisation. L’abbé Auguste Le Pailleur entre en scène en 1843. Ce prêtre ambitieux va structurer l’œuvre naissante, mais aussi créer l’une des pages les plus sombres de l’histoire de Jeanne Jugan.

Sous l’impulsion de Le Pailleur, la communauté adopte une règle religieuse. Les femmes deviennent officiellement des religieuses et prennent l’habit. Le nom définitif ‘Petites Sœurs des Pauvres’ est adopté en 1849. L’œuvre se répand rapidement : Rennes en 1846, Dinan en 1848, Paris en 1851.

Le développement est fulgurant. En quelques années, des maisons s’ouvrent dans toute la France, puis à l’étranger. L’Angleterre accueille les premières Petites Sœurs en 1851, suivie par la Belgique, l’Espagne, puis l’Amérique. Le charisme de Jeanne Jugan traverse les frontières.

Année Implantation Première maison
1839 France Saint-Servan
1851 Angleterre Londres
1852 Belgique Liège
1859 États-Unis Brooklyn

Mais derrière ce succès éclatant se cache un drame personnel. L’abbé Le Pailleur écarte progressivement Jeanne des responsabilités. Dès 1843, il lui retire la direction de la communauté. Pire encore, il s’attribue la paternité de l’œuvre et présente Jeanne comme une simple exécutante.

Cette injustice flagrante ne trouble pas la fondatrice. Elle accepte cette mise à l’écart avec une humilité déconcertante. Sa foi en la Providence lui donne la force de supporter cette épreuve sans se révolter ni se plaindre.

L’épreuve de la mise à l’écart

À partir de 1852, Jeanne Jugan disparaît complètement de la direction de son œuvre. L’abbé Le Pailleur l’envoie à La Tour Saint-Joseph, près de Saint-Pern, où elle passe les vingt-sept dernières années de sa vie dans l’ombre totale.

Cette mise à l’écart systematic a plusieurs causes. Le Pailleur, homme ambitieux, veut contrôler entièrement l’œuvre grandissante. Il craint aussi que la simplicité de Jeanne nuise à l’expansion internationale. Une femme sans instruction, ancienne domestique, ne correspond pas à l’image qu’il souhaite donner de la congrégation.

À La Tour Saint-Joseph, Jeanne se voit confier des tâches subalternes : elle s’occupe de la porterie, fait le catéchisme aux postulantes, tient l’infirmerie. Interdiction formelle lui est faite de raconter les débuts de l’œuvre. Le Pailleur a réécrit l’histoire à son profit.

Cette situation dramatique illustre parfaitement la mentalité de l’époque. Une femme du peuple ne peut pas être considérée comme la véritable fondatrice d’une œuvre d’envergure internationale. Il faut un homme, de préférence prêtre et instruit, pour légitimer l’entreprise. Jeanne devient la victime de ces préjugés sociaux et cléricaux.

Pourtant, elle ne se révolte jamais. Sa correspondance témoigne d’une sérénité déconcertante. Elle écrit : ‘Il faut être bien heureuse de partager la croix de Notre-Seigneur’. Cette acceptation de l’injustice révèle la profondeur de sa spiritualité.

Il faut attendre 1890, soit onze ans après la mort de Jeanne, pour que la vérité éclate. Une enquête canonique rétablit les faits : Jeanne Jugan est bien la fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres. L’abbé Le Pailleur est destitué de ses fonctions. La justice arrive enfin, mais trop tard pour que la sainte en profite.

Spiritualité et sagesse de Jeanne Jugan

La spiritualité de Jeanne Jugan se caractérise par sa simplicité et sa confiance totale en la Providence. Ses paroles, rapportées par les témoins, révèlent une sagesse populaire nourrie d’une foi profonde.

Sa devise favorite résume parfaitement son approche : ‘Il faut faire très bon accueil aux petits vieux’. Cette phrase, répétée inlassablement, contient toute sa philosophie de l’accompagnement. Les personnes âgées ne sont pas des fardeaux, mais des hôtes précieux à honorer.

Autre maxime célèbre de la sainte : ‘Il ne faut jamais faire pleurer une personne âgée’. Cette recommandation, révolutionnaire pour l’époque, témoigne de son respect pour la dignité humaine. Dans une société qui considère souvent les vieillards comme des bouches inutiles, Jeanne prône la tendresse.

Sa confiance en la Providence divine impressionne tous ceux qui l’approchent. Même dans les situations les plus critiques, quand l’argent manque pour nourrir les pensionnaires, elle reste sereine. ‘Dieu y pourvoira’ revient sans cesse dans ses propos. Et effectivement, les secours arrivent toujours au bon moment.

Jeanne développe également une théologie de l’humilité originale. Pour elle, être rejetée et oubliée constitue une grâce. Cette vision paradoxale lui permet de supporter sa mise à l’écart sans amertume. Elle y voit même une participation aux souffrances du Christ.

Ses conseils spirituels aux jeunes sœurs témoignent d’une sagesse profonde :

  • ‘Il faut aimer Dieu beaucoup’
  • ‘Soyez douces et humbles’
  • ‘Ayez une grande dévotion au Sacré-Cœur’
  • ‘N’oubliez jamais que les pauvres sont Nos Seigneurs’

Béatification et canonisation : la reconnaissance officielle

Il faut attendre le XXe siècle pour que l’Église rende pleinement justice à Jeanne Jugan. Le processus de canonisation débute en 1970 avec l’ouverture officielle de sa cause. Les témoignages se multiplient pour attester de ses vertus héroïques et des grâces obtenues par son intercession.

Le 3 octobre 1982, le pape Jean-Paul II béatifie Jeanne Jugan au Vatican. Cette cérémonie marque la reconnaissance officielle de sa sainteté par l’Église catholique. La bienheureuse Jeanne peut désormais être vénérée publiquement et invoquée pour obtenir des grâces.

Pour la canonisation, l’Église exige la reconnaissance d’un miracle. Le cas retenu concerne la guérison du Dr Edward Erwin Gatz, un médecin américain atteint d’un cancer de l’œsophage en phase terminale. En 1989, sa famille organise une neuvaine à Jeanne Jugan. Contre toute attente médicale, le cancer disparaît complètement.

Après enquête approfondie, la Congrégation pour les causes des saints reconnaît en 2008 le caractère miraculeux de cette guérison. Plus aucun obstacle ne s’oppose à la canonisation de la fondatrice bretonne.

Le 11 octobre 2009, le pape Benoît XVI canonise Jeanne Jugan place Saint-Pierre à Rome. Cette cérémonie solennelle rassemble des milliers de fidèles, notamment de nombreuses Petites Sœurs venues du monde entier. La petite servante de Cancale rejoint officiellement le calendrier des saints.

Sa fête liturgique est fixée au 30 août, lendemain de sa mort terrestre. Cette date permet aux fidèles du monde entier de célébrer celle qui a révolutionné l’accompagnement des personnes âgées démunies.

L’héritage vivant des Petites Sœurs des Pauvres

Aujourd’hui, l’œuvre de sainte Jeanne Jugan continue de rayonner dans le monde entier. La congrégation des Petites Sœurs des Pauvres compte environ 2 710 religieuses réparties sur les cinq continents. Elles accueillent plus de 13 000 résidents dans près de 200 maisons.

En France, plusieurs établissements perpétuent la mission de la sainte :

  • Jeanne Jugan EHPAD à Reims : moderne établissement de 80 lits
  • Maison Jeanne Jugan à Marseille : 85 résidents accueillis
  • Jeanne Jugan Angers : établissement historique de la congrégation

Ces maisons appliquent toujours les principes fondateurs de sainte Jeanne : accueil gratuit, accompagnement jusqu’à la mort, respect de la dignité de chaque personne. L’esprit familial cher à la fondatrice imprègne encore la vie quotidienne.

La quête traditionnelle continue aussi. Comme au temps de Jeanne Jugan, les sœurs parcourent les rues pour solliciter la générosité publique. Cette pratique maintient le lien avec la population locale et rappelle que l’œuvre dépend entièrement de la Providence.

Le site officiel petitessoeursdespauvres.org présente l’actualité de la congrégation mondiale. On y découvre les nouvelles implantations, les témoignages de résidents et les appels aux vocations. L’esprit de Jeanne Jugan continue d’attirer de jeunes femmes prêtes à se consacrer aux plus démunis.

La Vallée des Saints en Bretagne honore également la mémoire de la sainte. Une statue monumentale de Jeanne Jugan y témoigne de l’attachement de sa région natale. Cette œuvre d’art contemporaine perpétue le souvenir de celle qui a honoré sa terre bretonne.

Questions fréquentes sur sainte Jeanne Jugan

Quelle est la date de décès de Jeanne Jugan ?

Jeanne Jugan est morte le 29 août 1879 à La Tour Saint-Joseph, près de Saint-Pern en Ille-et-Vilaine. Elle avait 86 ans. Ses dernières paroles furent : ‘Ô Marie, ma bonne Mère, venez à moi !’ Sa mort paisible contraste avec les épreuves de sa mise à l’écart.

Qui a fondé les Petites Sœurs des Pauvres ?

Jeanne Jugan est la véritable fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres, même si l’abbé Le Pailleur s’est longtemps attribué cette paternité. L’acte fondateur remonte à l’hiver 1839 quand elle recueille Anne Chauvin, une vieille femme aveugle et abandonnée. Une enquête canonique de 1890 a officiellement rétabli la vérité historique.

Quand fête-t-on sainte Jeanne Jugan ?

La fête de sainte Jeanne Jugan se célèbre le 30 août, lendemain de sa mort. Cette date liturgique permet aux fidèles du monde entier d’honorer la mémoire de celle qui a révolutionné l’accompagnement des personnes âgées démunies. De nombreuses paroisses bretonnes organisent des célébrations spéciales ce jour-là.

Quelle est la prière de Jeanne Jugan ?

Jeanne Jugan n’a pas composé de prière officielle, mais ses paroles spirituelles sont devenues des invocations : ‘Il faut aimer Dieu beaucoup’ et ‘Il faut faire très bon accueil aux petits vieux’. Sa dévotion particulière allait au Sacré-Cœur de Jésus et à la Sainte Vierge, qu’elle invoquait constamment dans les moments difficiles.

Où peut-on trouver le livre ‘Sur les pas de Jeanne Jugan’ en PDF gratuit ?

Le livre ‘Sur les pas de Jeanne Jugan’ est disponible sur le site officiel des Petites Sœurs des Pauvres (petitessoeursdespauvres.org) dans la section ressources. Certains diocèses bretons proposent également des téléchargements gratuits de biographies de la sainte. La bibliothèque diocésaine de Rennes met à disposition plusieurs ouvrages sur sa fondatrice locale.

Antoine

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